Comment as-tu découvert la Com’ ? Qu’est-ce qui t’as donné envie de venir y habiter ?
En juin 2021, je finissais ma dernière année d’études. Ma petite sœur allait quitter la maison, et même si j’étais bien chez mes parents, je ne voulais pas rester la seule enfant avec eux. J’allais commencer un travail et je me sentais libre. Je me suis donc dit que c’était le bon moment pour quitter la maison familiale.
Mais ça ne me disait rien de m’installer toute seule. Au contraire, je voulais trouver un lieu de vie collective. Au printemps 2021, au détour d’une discussion, Pénélope, ma future belle-sœur, qui connaissait une ancienne habitante de la Com’, m’a parlé de cette maison et de son projet. Quelques semaines plus tard, j’ai participé à Que Cherches-tu ?, un week-end organisé par le Pôle Jeunes de la Mission de France, au cours duquel j’ai rencontré Sophie, qui était en fait cette fameuse ancienne habitante dont m’avait parlé Pénélope. Elle m’a parlé de ses deux années à la Com’, elle me disait que c’était vraiment une belle expérience. Ça a été comme un déclic, je me suis dit que c’était ce qui me convenait, que c’est ce qui correspondait à mes attentes.
Comment décrirais-tu la Com’ et son projet ?
Déjà, c’est un lieu de vivre-ensemble. On a vraiment tous à cœur de vivre ensemble, de faire ensemble et de maintenir une bonne entente. Il y a une volonté de chacun pour que ça se passe bien au quotidien. C’est aussi un vrai espace de rencontre, non seulement de ceux avec qui l’on habite, mais aussi d’autres personnes, car il y a toujours beaucoup de passage et on accueille régulièrement des invités.
On se pousse les uns les autres pour réaliser et mettre en place des choses qui nous tiennent à cœur, c’est très stimulant.
C’est aussi un lieu d’apprentissage. C’est très riche de vivre en communauté et de rencontrer d’autres personnes. Quelque part, chacun est amené à être transparent sur la manière dont il fonctionne et doit en retour s’adapter au mode de vie des autres. Pour moi, c’est une dimension intéressante du projet.
Enfin, c’est un lieu d’épanouissement, car on a de la place pour s’exprimer. C’est le cas des Jeudis de la Com’, qu’on imagine ensemble chaque mois. On se pousse les uns les autres pour réaliser et mettre en place des choses qui nous tiennent à cœur, c’est très stimulant.
Comment se déroule la vie au quotidien ? Quelle est la différence avec une coloc’ « classique » ?
Un des éléments importants, c’est qu’on mange ensemble, ça implique qu’on fait des courses communes, mais aussi que chacun prend son tour de préparation de repas. Il y a déjà toute cette organisation à mettre en place.
Ce que j’apprécie, c’est que ce n’est pas directif pour autant. Chacun fait selon ses disponibilités et ses envies, on fait un peu au jour le jour, avec quelques outils qui nous aident, notamment des tableaux pour indiquer lorsque chacun est présent au cours de la semaine. Finalement, on parvient à s’autogérer, pour que tout le monde y trouve son compte et prenne plaisir à participer de telle ou telle manière à la vie collective.
Je n’ai jamais vécu en coloc classique, mais je pense qu’il y a vraiment cette dimension de « faire ensemble ». On porte attention à ce qui passe au sein de la maison, on prend soin les uns des autres, on reste attentif à ce que tout se déroule bien au sein du groupe. C’est seulement par la suite que chacun pense à comment il s’intègre dedans. Je suis scout, et cela me rappelle beaucoup la manière dont on fonctionne lors des camps : on élabore un projet ensemble, on doit gérer la vie de camp, chacun sait ce qu’il doit faire. C’est vraiment comme une équipe.
Selon toi, qu’apporte le lien avec le PESP et le Pôle Jeunes de la Mission de France ?
Les anciens habitants gardent un lien assez fort avec la Com’. Une partie d’entre eux repassent régulièrement, participent aux Jeudis. Certains sont maintenant bénévoles dans l’équipe du Service Jeunes de la Mission de France. La Com’, c’est aussi un lieu où l’on rencontre d’autres jeunes en lien avec la Mission de France. Je vois ça comme un noyau d’énergie.
C’est bénéfique, car cela nous apporte une ouverture sur ce qui se passe à l’extérieur, on rencontre d’autres réseaux par ce biais-là. C’est important que l’on ne reste pas bloqué dans une forme d’entre-soi.
Le PESP propose de nombreux événements dans lesquels on est fortement impliqués en tant qu’habitants. C’est bénéfique, car cela nous apporte une ouverture sur ce qui se passe à l’extérieur, on rencontre d’autres réseaux par ce biais-là. C’est important que l’on ne reste pas bloqué dans une forme d’entre-soi.
Tu as une anecdote marquante à nous raconter ?
Oui, un Jeudi Taizé auquel j’avais invité mon frère et Pénélope, sa future femme. Après la prière, on a l’habitude de manger à la Com’ avec ceux qui souhaitent rester, l’ambiance était vraiment bonne, on rigolait beaucoup et on était tous surexcités ! Avec un peu de recul, je ne savais pas trop ce que mon frère et Pénélope allaient penser de notre côté déjanté, de nos délires. Et pourtant, c’est Pénélope qui, après la soirée, est venue me dire « C’est vrai que ça a l’air sympa, cette coloc’ ! ». Comme quoi !